L’apprentissage, un formidable levier pour lutter contre l’illettrisme et le prévenir.

Journée du refus de l'échec scolaire - ANLCI / Les Cyclistes

Comme chaque année, la Journée du Refus de l'échec Scolaire est l'occasion de donner la parole à nos compagnons de route afin d'enrichir nos réflexions autour des inégalités dans l'accès à l'apprentissage. Voici ici, la contribution de notre partenaire de longue date : l'ANLCI

 

Depuis de longues années l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme et ses nombreux partenaires portent une attention particulière à « l’apprentissage » et au rôle que pourrait jouer cette modalité d’entrée dans la vie professionnelle dans la lutte contre l’illettrisme. Nous avons, autant que possible, essayé d’apporter des réponses aux questions, souvent très simples, que se posent les acteurs concernés, qu’ils soient sur le lieu de travail ou qu’ils soient en centre de formation.

Fidèles à notre méthode de travail nous avons, avec tout l’écosystème, cerné le problème ou plutôt les problèmes, nous avons identifié, valorisé et analysé les solutions mises en place, nous avons chaque fois que c’était nécessaire produit, collectivement, ce qui manquait ou nous l’avons amélioré. Forts de ce patrimoine nous avons construit un cadre d’action pour que des solutions puissent émerger s’installer durablement et être partagées afin de contribuer à la transformation du paysage de l’apprentissage.

La démarche Apprendre autrement par le travail

Cette démarche est le fruit d’observations et d’expérimentations avec de nombreux CFA et les acteurs de l’apprentissage. Elle s’appuie sur l’alternance entre situations d’enseignement et situations de travail, comme opportunité pour renforcer les compétences de base. Répondre à l’enjeu de la maîtrise des compétences de base des apprentis permet de réduire les ruptures de contrat anticipées et de sécuriser l’insertion professionnelle et citoyenne de l’apprenti.

Nous avons et continuons à formaliser des ressources, des cadres d’intervention, des outils permettant aux structures concernées d’identifier avec finesse le problème et ainsi mettre en œuvre des plans d’action pour que cette modalité particulière de formation devienne un véritable levier. Cela passe, entre autres, par l’utilisation des outils de diagnostic que nous proposons aujourd’hui.

Des outils de diagnostics dédiés

  • Eva, un outil numérique de serious game, simple et ludique, pour positionner les compétences de base et transversales, dédié aux publics en réinsertion, formation ou recherche d’emploi. Cet outil permet un pré-diagnostic des situations d’illettrisme tout en valorisant les potentiels.
  • Evacob, une plateforme en ligne d’évaluation des compétences de base. Elle permet de mesurer précisément les acquis et les difficultés d’une personne (littératie et numératie) et de savoir si elle relève d’une situation d’illettrisme. Le diagnostic constitue une aide à l’orientation des personnes vers une formation adaptée.

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Valoriser la construction des compétences en situation

Si la situation s’améliore, il faut garder à l’esprit que les voies professionnelles peuvent être encore parfois considérées comme des voies de relégation et qu’elles peuvent encore être malheureusement utilisées comme telles. C’est ce qui explique que le problème auquel ont été confrontés et sont encore confrontés les centres de formation d’apprentis c’est la présence parfois importante de jeunes ne maîtrisant pas pour tout ou partie les compétences de base.


L’apprentissage c’est avant tout une modalité particulière de formation, qui a tout son sens pour le public qui nous concerne. Nous continuons d’affirmer qu’il est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, d’envisager la construction des compétences en situation : en situation d’activité réelle, en situation qui produit du sens. C’est à cette condition que chaque élément constitutif de la compétence sera perçu par celui qui l’exerce comme essentiel. Dans les éléments constitutifs de cette compétence, les savoirs généraux, seront considérés à « parité d’estime » avec les autres. Cela signifie simplement que la valorisation de la voie professionnelle passe par une nouvelle approche de la compétence et de sa construction. En s’efforçant de sortir de l’éternel piège d’une opposition entre savoir théorique et savoir pratique on permettra à chacun de trouver sa valeur, son épanouissement en interaction avec l’autre. C’est quand les « domaines généraux » prennent du sens parce qu’ils s’incarnent concrètement dans des activités, que ces mêmes activités dites pratiques obtiennent d’une certaine façon de la crédibilité, de la légitimité.

Nous constatons tous les jours que c’est bien l’activité professionnelle qui est essentielle pour construire cette détermination qu’ont les salariés en situation d’illettrisme à entrer en formation pour renouer avec les compétences de base.

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Une contribution JRES particulière

Cette année la contribution de l’ANLCI à la JRES revêt une importance particulière. En effet cette journée du refus de l’échec scolaire, rendez-vous annuel désormais attendu de tous les acteurs qui sont concernés par la lutte contre les inégalités est labellisée « JNAI 2022 ». Elle est une des 1100 manifestions organisées sur l’ensemble du territoire. Ce label permet, au moment clé de cette période de rentrée qui s’étale sur tout le mois de septembre, de donner un coup de projecteur sur des actions qui apportent leur contribution aux défis qui nous mobilisent tous.

Le thème central cette année de nos journées est celui du monde du travail, et nous ne pouvons que souligner l’importance du signal qu’envoie nos amis de l’Afev, acteur central de la prévention de l’illettrisme quand ils se mobilisent sur des questions qui concernent l’apprentissage comme voie de raccrochage. Ils montrent bien et toutes les actions qu’ils
mettent en œuvre le prouvent que l’approche qu’il convient d’avoir est celle qu’ils ont choisie et qui s’inscrit sous le double signe de la complémentarité et de la solidarité.

Complémentarité parce qu’il y a toujours dans l’environnement qu’il soit éducatif ou professionnel un acteur, une organisation en capacité d’apporter une solution, une réponse qui se pose ailleurs. En proposant à des jeunes parfois en grande difficulté de vivre des situations où ils agissent en confiance, en les accompagnant au sens premier du terme, on
facilite l’intégration durable de ces mêmes jeunes dans le monde du travail.

Le dispositif « apprentis solidaires » dans lequel nous sommes engagés est l’illustration que face aux enjeux qui nous réunissent, c’est bien la solidarité qui est et doit être le moteur de nos actions. Nous poursuivrons avec vous cet engagement solidaire.

 

Eric NEDELEC
Directeur adjoint de l’ANLCI

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