JRES 2021 : Des travaux conclus par la Secrétaire d’Etat

Le 22 septembre dernier se tenait, en présentiel et en ligne, la 14ème édition de la journée du refus de l’échec scolaire (JRES), organisée par l’Afev et ses partenaires en l’auditorium du journal Le Monde. Son programme était clair  : « Après la crise, accélérons la lutte contre les inégalités éducatives ! ». Focus sur le dernier temps, dédié à un échange entre Christophe Paris et Antoine Sire (BNP Paribas), puis à une conclusion de la Secrétaire d’Etat Nathalie Elimas.

Introduite par Emmanuel Davidenkoff, cette dernière séquence débutait par un focus sur les 25 ans d’engagement de BNP Paribas, contre les inégalités éducatives, aux côtes de l’Afeven présence d’Antoine Sire, Directement de l’engagement d’entreprise et Membre du Comité exécutif de BNP Paribas. La Secrétaire d’Etat Nathalie Elimas est ensuite venue conclure cette édition 2021 de la JRES.

BNP Paribas / Afev, une confiance renouvelée

«  Pour nous, a commencé Antoine Sire, c’est une histoire extraordinaire, une très longue histoire, humaine  : cela fait 25 ans que nous sommes partenaires de l’Afev, en tant que plus important partenaire privé.  » Sur la période, «  nous l’avons vue grandir, ainsi que son impact  », d’autant que «  cela a correspondu au début de toute notre histoire de relations avec les associations – de très grandes comme de plus petites, plus locales   », a-t-il conclu en forme de clin d’œil avec les derniers échanges de la table-ronde précédente. Depuis lors, 900 associations ont été soutenues par son Groupe, «  sur toute la France et qui, pour la plupart, mènent des actions vers la jeunesse.  » 
Il est ensuite revenu sur le Projet Banlieues, créé par BNP Paribas il y a quinze ans, et dont l’accompagnement progressif de l’Afev dans les quartiers populaires a constitué «  la colonne vertébrale.  » Aujourd’hui, «  pour que cette aventure se poursuive  »vient d’être signé avec l’Afev un nouveau partenariat (de 220 000 euros annuels, sur trois ans), «  qui va permettre à la fois à l’association de se développer encore plus fortement dans les quartiers, dans toutes les régions, et de développer son digital.  » 
A son tour, le directeur de l’Afev et Président du Collectif mentorat Christophe Paris a pris la parole pour souligner la dimension inédite d’une telle présentation d’un travail partenarial, mais aussi la nécessité, cette fois, d’organiser dans ce cadre une telle séquence, pour braquer les projecteurs sur «  un partenariat très singulier, et très important pour nous  » - aux côtés d’autres partenaires comme les Fondations AlphaOmega, FDJ, SNCF... 
«  Quand nous avons commencé ensemble, a-t-il confirmé, l’Afev était une petite structure, qui depuis lors s’est beaucoup développée  »  : présence sur 320 quartiers, dans la quasi-totalité des cités éducatives, pour un total de 7 millions d’heures d’engagement solidaire. «  Vous nous avez permis, en somme, de grandir et de nous inscrire dans les territoires, mais aussi de rester toujours en mouvement  ; de développer de l’action, mais aussi de l’innovation  » - colocations et tiers-lieux solidaires, Journée du refus de l’échec scolaire en tant que telle, Collectif mentorat... Ainsi, pour lui, «  la Fondation BNP Paribas est la banque d’un monde que l’on change  », pour détourner avec humour le slogan de cette enseigne.

Conclusions

Suite à ce temps "partenarial", le même Christophe Paris a appelé au pupitre Nathalie Elimas, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de l’Education prioritaire - venue pour la deuxième fois participer aux travaux de la JRES. Il l’a fait après avoir rappelé en quoi «  cette JRES se déroule à un moment important de notre combat commun contre l’échec scolaire  : 19 mois après le début de la crise sanitaire, et surtout un premier confinement qui a creusé et révélé au grand public l’étendue des inégalités en la matière  ; 9 mois avant la prochaine élection présidentielle, et 3
mois après le lancement du grand Plan Mentorat entre les associations et l’Etat.  » Selon lui, «  aujourd’hui, la question des inégalités scolaires n’est plus un enjeu seulement éducatif, mais un enjeu sociétal, qui constitue désormais ce que l’on pourrait qualifier de "question prioritaire de citoyenneté".  » Question à laquelle il ne sera possible d’apporter des réponses qu’en articulant un «  va-et-vient entre le renforcement des écosystèmes des territoires et une dynamique développée à l’échelle nationale.  » 
Pour son allocution, Nathalie Elimas s’est d’abord déclarée avant tout «  heureuse d’être avec vous une nouvelle fois, après avoir suivi cet après-midi un certain nombre de vos échanges.  » Rappelant l’effort réalisé collectivement pour maintenir au maximum les écoles ouvertes pendant la période récente, elle a indiqué que la lutte contre les inégalités scolaires constituait «  [son] quotidien, au sein d’un Secrétariat d’Etat dédié à l’éducation prioritaire, et créé l’année dernière – une première sous la Cinquième République.  » 
Elle a ensuite, après avoir remercié tous les acteurs engagés – dont l’Afev, «  partenaire institutionnel  » - et constaté avec bonheur certains résultats encourageants de l’enquête présentée plus tôt, braqué les projecteurs sur plusieurs dispositifs mis en place par le gouvernement, du fait d’une «  démarche volontariste et très courageuse de notre Ministre de l’Education nationale, comme du gouvernement tout entier  » : Devoirs faits (et sa déclinaison "à la maison"), qui permet de «  combattre la peur de se tromper  » ; dédoublement des classes de CP et de CE1 (et désormais des classes de grande section) en éducation prioritaire, pour mieux apprendre «  à maîtriser les fondamentaux  : lire, écrire, compter, et respecter autrui  » ; mise en place progressive, sur tout le territoire, du plafonnement des classes de CP et CE1 à 24 élèves ; plan Internats d’excellence  (307 établissements concernés à cette heure) ; effort supplémentaire apporté au programme Cordées de la réussite...
 A l’issue de cette intervention, la Secrétaire d’Etat a également exprimé tout le bien qu’elle pensait du «  lien entre pairs, éminemment efficace  pour une projection confiante dans l’avenir de nos élèves  » - l’occasion, aussi, de saluer le développement du Collectif mentorat-, avant d’insister sur l’importance de lutter «  contre les inégalités territoriales  », sans lesquelles les efforts menés contre les inégalités scolaires ou sociales seraient vains. Pour ce faire, elle compte beaucoup sur le renforcement «  des alliances éducatives sur tout le territoire  », tout particulièrement au sein des cités du même nom, qui «  prennent en charge les enfants et les jeunes de 0 à 25 ans  », en évitant à tout prix «  de fonctionner sur une logique descendante.  »

François Perrin

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